De force
Karine Giebel, Belfont, Mars 2016.
4ème de couverture :
« Elle ne m’aimait pas. Pourtant, je suis là aujourd’hui. Debout face au cercueil premier prix sur lequel j’ai posé une couronne de fleurs commandée sur internet. Car moi, j’ai voulu l’aimer. De toutes mes forces. De force. Mais on n’aime pas ainsi. Que m’a-t-elle donné ? Un prénom, un toit et deux repas par jour. Je ne garderai rien, c’est décidé. A part le livret de famille qui me rappelle que j’ai vu le jour un 15 mai. De mère indigne. Et de père inconnu. Lorsque j’arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. Je respire longuement avant d’entrer. En allumant la lumière, je reste bouche bée. Pièce vide, tout a disparu. Il ne reste qu’un tabouret au centre de la pièce. J’essuie mes larmes, je m’approche. Sur le tabouret, une enveloppe. Sur l’enveloppe, mon prénom écrit en lettres capitales. Deux feuilles. Ecrites il y a trois mois. Son testament, ses dernières volontés. Je voulais savoir. Maintenant, je sais. Et ma douleur n’a plus aucune limite. La haine. Voilà l’héritage qu’elle me laisse »
Avis (avec des spoils dedans)
L’intrigue tourne autour d’une lettre que le héros découvre en début de roman et dont nous ne prendrons connaissance qu’à la fin. En un mot : la mère du héros a été infirmière auprès d’un grand cardiologue qui l’a violée. Notre héros est donc le fruit de ce crime. Et sa mère ne l’a jamais aimé, il est traumatisé. Avant de mourir, elle lui explique la raison et lui exprime son regret, ses excuses et un peu son amour….
Bon tout ça aurait pu être très bien, mais c’est une sorte d’arlequin policier.
Le héros est beau, il fait des arts martiaux, il a une colère intérieure… Il se fait embaucher comme garde du corps auprès de la famille du professeur, puisqu’elle a reçu récemment des menaces.
Bien sûr — nous l’ignorons —, mais il en est l’auteur, et il a bien l’intention de se venger puisqu’il voue, depuis la découverte de la lettre, une haine sans fin à son père géniteur inconnu. Il a donc décidé de détruire la réputation du grand professeur, de sa luxueuse clinique et de le tuer (peut-être, éventuellement) à la fin.
Le professeur a une belle propriété, de belles voitures, une belle femme (épousée en secondes noces), une jolie grande fille (issu de son premier mariage), une domestique sexy… Mais c’est un salop ! Un tyran domestique, un grand professeur imbu de lui-même, qui cache pourtant un lourd secret (une erreur médicale, qu’il a pris soin d’étouffer).
On s’en doute, au milieu du poulailler du professeur, le héros body-guard va faire son petit effet. Elles vont donc toutes lui tomber dans les bras, sauf la fille du professeur qu’il ne cesse d’éconduire alors qu’elle est folle amoureuse de lui. Bizarre ? Non, c’est sa demi-sœur… Et il est le seul à le savoir. Voilà, voilà…
Puis, il va découvrir les secrets de son grand méchant papa, qu’il va ensuite apprendre à apprécier. . Et oui, on a toujours besoin d’un père. Il va donc douter, mais qu’on se rassure, ils meurent tous à la fin.
Le père se suicide, et le fils meurt en voulant sauvant sa sœur
Beaucoup de clichés, donc, et une intrigue qui tient la route seulement la moitié du livre (c’est-à-dire qu’on ne se doute pas immédiatement que le garde du corps représente la menace).
Pas grand-chose à retenir, si ce n’est que Karine Giebel a un heureusement le sens du rythme et du rebondissement, sinon ce livre allait tout droit au rayon guimauve. Là, il intègre le rayon « feux de l’amour policier », c’est mieux.
Merci Nico, d’autres choses bien à lire (comme du Pevel), ça fait toujours un de moins. 😀
Sinon, je viens de vérifier, j’ai appris un truc.
http://onapprendtouslesjours.blogspot.fr/2008/04/salaud-ou-salop.html